Les études doctorales dans les Balkans occidentaux

Les pays des Balkans occidentaux ont connu de profondes transformations depuis trois décennies : transition du communisme vers l’économie de marché, apparition de nouveaux États, conflits des années 1990 dans l’ex-espace yougoslave, migrations, processus d’adhésion à l’Union européenne. Dans ce contexte, les systèmes éducatifs ont aussi connu des transformations. Dans le domaine des études doctorales et de la recherche, les pays des Balkans occidentaux ont des cadres législatifs et stratégiques qui différent selon les pays.

Par ailleurs, les universités privées ont connu un très net développement depuis trois décennies. Le besoin de donner davantage de cohérence et d’améliorer les études doctorales est présent dans plusieurs initiatives qui ont vu le jour ces vingt dernières années.

Ainsi, lancée par des ONG (think-tank) l’idée de créer un Centre de recherche pour l’Europe du Sud-Est a été reprise par l’Université de York par la création d’une structure associative indépendante basée à Thessalonique en 2003. L’idée de la création d’une plateforme régionale pour le développement de la coopération dans l’éducation supérieure et la recherche est venue aussi de la société civile.

L’idée a été reprise par l’Université de Zagreb qui a lancé une Plateforme coopération : « Regional Platform for Benchmarking and Cooperation in Higher Education and Research » à laquelle participent plusieurs pays des Balkans occidentaux. Cette plateforme vise à améliorer la qualité des études dans les universités. Cependant, peu de résultats concrets ont vu le jour malgré cette initiative intéressante.

En 2016, a été lancée aussi l’idée de la création d’un fonds pour la recherche dans les Balkans occidentaux (Western Balkan Research Fund) qui n’a pas encore vu le jour. En plus des fonds de pré-adhésion IPA, les pays des Balkans occidentaux peuvent participer aux projets européens dans le domaine de la recherche. Cependant, le nombre de projets soumis aux programme Horizon et autres programmes reste faible. Par ailleurs, les réseaux de recherche entre les États des Balkans occidentaux demeurent faibles et très peu de projets en partenariats sont présentés pour des financements européens.

Malgré l’existence de projets de coopération transfrontalière dans le cadre des fonds de pré-adhésion (IPA) qui se trouvent actuellement dans la troisième phase IPA III (2021-2027), ces projets ne couvrent pas le domaine académique et rares sont les projets qui associent les centres de recherches ou les universités avec le secteur privé pour des projets d’innovation. D’autre part, les projets de coopération transfrontalière comme la Stratégie du Danube ou bien la Stratégie Adriatique Ionienne, qui associent des États membres de l’Union européenne et les États des Balkans occidentaux et intègrent depuis quelques années des centres de recherches dans certains domaines (environnement, transport, héritage culturel), restent à ce stade des initiatives qui n’intègrent pas la question de la formation des futurs chercheurs. On assiste également depuis trois décennies à un départ massif de jeunes diplômés vers les pays occidentaux et très peu reviennent vivre dans les pays des Balkans occidentaux.